C’est à la fin des années 2000, ou alors tôt au début des années 2010 que
Nicolas Beaudin et Maxime Comtois se sont serré la main pour la première
fois avant une partie de hockey estival. Dix ans plus tard, ils sont réunis
à nouveau, cette fois au sein de l’équipe nationale masculine du Canada
dans le cadre du Championnat mondial 2021 de l’IIHF.
« Ça fait quand même une bonne dizaine d’années qu’on se connaît, donc
c’est vraiment plaisant de pouvoir vivre ça ensemble », admet Beaudin, qui
est âgé de 21 ans.
« C’est pas mal pareil entre Nic et moi aujourd’hui comparativement à quand
on a joué en grandissant », ajoute Comtois, qui lui a 22 ans. « On a une
super bonne chimie en dehors de la glace, on fait des blagues et on se
tient toujours ensemble. »
Bien que les deux hommes soient encore considérés comme des jeunes dans le
monde du hockey professionnel, ensemble, ils ont vécu des aventures
marquantes dans le sport qui ont renforcé leur amitié au fil des ans.
En plus d’avoir porté les mêmes couleurs pendant quelques saisons de hockey
l’été, les deux hockeyeurs ont joué ensemble dans la division M15 AAA, puis
M18 AAA au sein du programme des Grenadiers de Châteauguay, où ils ont
gagné la médaille d’argent à la Coupe TELUS 2015, le Championnat national
des clubs de M18 du Canada.
Depuis, leurs carrières ont emprunté des parcours différents.
Le nom de Maxime Comtois est bien connu des partisans de hockey canadiens.
L’attaquant a porté l’unifolié à six reprises dans le Programme
d’excellence, notamment à titre de capitaine de l’équipe nationale junior
du Canada lors du Championnat mondial junior 2021 de l’IIHF à Vancouver.
Choix de deuxième ronde des Ducks d’Anaheim en 2017, l’avant de 22 ans a
mené les Ducks au chapitre des buts et des points cette saison, sa première
campagne complète dans la LNH.
Le parcours de Beaudin jusqu’aux plus hautes sphères du hockey a quant à
lui été un peu moins médiatisé. Choix de première ronde des Blackhawks de
Chicago en 2018, le défenseur a d’abord fait ses preuves avec les IceHogs
de Rockford l’an dernier avant de faire le saut avec les Blackhawks de
Chicago cette saison. Son progrès constant lui a mérité une première
expérience internationale en Lettonie.
Heureusement, Beaudin a son ami de longue date à ses côtés pour l’aider à
gérer les hauts et les bas que l’on peut vivre lorsqu’on représente le
Canada.
« C’est sûr que c’était rassurant de savoir que Max aussi serait là »,
reconnaît Beaudin. « Peu importe la raison, si j’ai des questions, je
n’hésite pas à lui écrire un petit texto ou bien le contacter par appel
vidéo. »
« On est les deux seuls Québécois ici, donc c’est sûr qu’on passe un peu
plus de temps ensemble », souligne Comtois. « Mais comme Nic et moi sommes
proches, j’essaie aussi de l’aider comme je peux. »
Depuis qu’ils sont jeunes, Beaudin et Comtois adorent se taquiner. C’est
d’ailleurs leur complicité en dehors de la patinoire qui contribue
directement à leur chimie sur la surface glacée.
« Nic, c’est le gars qui a toujours le sourire aux lèvres et qui est drôle,
mais qui travaille fort, peu importe ce qu’il fait », remarque Comtois. «
Que ce soit dans les jeux vidéo, au gym ou aux entraînements sur glace,
c’est un gars qui veut toujours gagner et bien faire. C’est donc ça, le
meilleur côté de se tenir avec lui : ça fait ressortir mon côté compétitif!
»
En outre, Beaudin est un excellent complément au style de jeu de Comtois.
Cette chimie leur a permis de disputer leur dernière saison au hockey
junior ensemble, avec les Voltigeurs de Drummondville.
« Je savais que j’allais me faire échanger, car les Tigres [de
Victoriaville] étaient en reconstruction à ma dernière année », se souvient
Comtois. « J’avais donc mentionné au DG que Drummondville était une des
villes où je souhaitais me retrouver. Sachant que Nic était là, ça faisait
pencher la balance en ce sens pour moi. C’était amusant de se retrouver et
de pouvoir jouer ensemble là-bas. On avait eu une grosse fin de saison,
sans le résultat qu’on voulait, mais on avait connu du succès ensemble. »
C’est un fait bien connu des amateurs de hockey; les équipes qui
connaissent du succès sont souvent celles qui sont tissées le plus serrées.
Avec un championnat chez les M18 AAA en poche, une médaille d’argent à la
Coupe TELUS et un long parcours jusqu’en demi-finale de la LHJMQ en 2019,
il n’est pas surprenant que Beaudin et Comtois bénéficient d’une amitié
aussi solide.
Bien qu’ils se trouvent présentement à plus de 6 000 kilomètres du Québec,
les deux amis ont quand même trouvé le meilleur moyen de se sentir à la
maison à Riga. Les deux seuls Québécois de la formation canadienne
admettent qu’il est bien de pouvoir rigoler ensemble en parlant un peu
français.
« Les gars riaient tous de nous l’autre fois; comme quoi on est les deux
seuls francophones du club et, ironiquement, c’est nous qui avons uni nos
efforts pour inscrire le premier but de notre tournoi! », dit Beaudin en
riant. « On a tout de suite entendu des blagues et des références à la French Connection. »
Maxime Comtois brise la glace et inscrit le premier but du tournoi pour
le Canada!
« Que ce soit au hockey mineur ou avec les Voltigeurs, on a toujours eu une
chimie presque instantanée », estime Comtois. « On est deux gars offensifs,
donc on sait où se trouver sur la glace. C’est ce qui a paru lors de mon
but contre les Américains! »
Pratiquement inséparables depuis leur arrivée à Riga, Beaudin et Comtois se
disent heureux de pouvoir ajouter un nouveau chapitre à leur amitié en
participant ensemble au Mondial de l’IIHF.
Et compte tenu de leur passé commun, ce n’est pas surprenant que l’objectif
actuel des deux athlètes soit le même : tout faire pour se compléter à
nouveau sur la patinoire afin d’aider le Canada à connaître du succès.