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Frères sur lames

Coéquipiers depuis quinze ans et amis depuis bien plus longtemps, Brad Bowden et Billy Bridges convoitent une autre médaille d’or paralympique à Sotchi

Wendy Graves
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13 mars 2014
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La bagarre n’a pas duré longtemps. Trois, peut-être quatre coups ont été portés au plus.

Puis les deux protagonistes se sont regardés et se sont mis à rire.

Brad Bowden et Billy Bridges sont des coéquipiers de l’équipe nationale sur luge du Canada depuis 15 ans et des amis depuis encore plus longtemps.

« Il faut séparer sa vie personnelle de son état d’esprit d’athlète », souligne Bowden, quand il se rappelle le camp d’essai au cours duquel lui et son meilleur ami ont momentanément jeté les gants sur la glace. « C’est une chose de pouvoir croiser le fer, mais nous pouvons aussi sortir de la patinoire et reprendre tout ça où nous l’avions laissé en matière de cheminement d’amitié. »

Leur amitié remonte au milieu des années 1990 au camp du Timbre de Pâques tenu au Blue Mountain Resort en Ontario, lorsque Bridges suivait Bowden au terrain de baseball, les deux garçons troquant du temps de repos pour un peu plus de temps de jeu. (Les adultes ne pouvaient pas trop s’en formaliser – car ces deux-là joueraient plus tard à la vedette dans une publicité).

La grand-mère de Bowden et la mère de Bridges étaient toutes deux excitées de voir s’activer leurs jeunes et elles les ont rapidement inscrits pour qu’ils jouent ensemble au basketball.

Ils ont remporté l’or ensemble aux Jeux du Canada de 1999, deux années plus tard ils sont revenus du Championnat mondial de basketball en fauteuil roulant avec aussi la médaille d’or au cou. Bowden a même poursuivi et a gagné la médaille d’or aux Jeux paralympiques d’été de 2004.

Lorsqu’ils ont été plus tard initiés au hockey sur luge, ce fut pour eux le coup parfait, selon Bowden. Outre le fait que tu es assis, le sport est le même que la version jouée par les non handicapés et les contacts sont permis.

Sous le couvert de la camaraderie sur le terrain et sur la glace se trouvait un feu de compétitivité. « Comme enfants, Brad et moi étions compétitifs à l’égard de tout » confie Bridges. « Jouer au hockey avec deux cuillères et une balle de tennis dans le corridor était une de nos activités préférées », se souvient-il. « Nous avons même disputé quelques échanges assez épiques de tirs de fusil Nerf dans des chambres d’hôtel quand nous voyagions pour le basketball. »

Bowden attribue à cette amicale rivalité de les avoir poussés à devenir les joueurs qu’ils sont maintenant. « Aussi solide était notre amitié, autant se manifestait notre compétitivité l’un envers l’autre. Nous nous lancions des défis et essayions de nous mesurer l’un et l’autre. » Si Bridges faisait glisser près de lui la lame de sa luge, Bowden glissait encore plus près pour lui montrer qu’il n’avait pas l’intention de s’éloigner.

Au cours des années, ils sont sortis de ces antagonismes d’adolescence. Bowden précise que le moment décisif a été atteint peu avant l’âge adulte lorsqu’ils ont réalisé qu’ils pourraient accomplir davantage ensemble que chacun de leur côté. « Nous avons eu une conversation entre quatre yeux et avons convenu qu’au lieu de tenter d’avoir le dessus l’un sur l’autre, nous voulions plutôt combiner notre énergie et avoir le dessus sur le reste du monde. »

Dans les années qui ont suivi, ils ont réussi leur pari en remportant la médaille d’or au Championnat mondial de hockey sur luge du CIP ainsi qu’aux Jeux paralympiques d’hiver de 2006.

Bridges est reconnu comme un des meilleurs compteurs naturels du monde, alors que Bowden est perçu comme un habile joueur d’avant et fabricant de jeu. Chacun d’eux apprécie ce que l’autre amène sur la glace.

« Brad est le meilleur ami d’un compteur », affirme Bridges. « Il est le Joe Thornton du hockey sur luge. Son habileté de fabricant de jeu et son agilité n’ont pas d’égal. Mais il a aussi le talent de décocher des tirs en mouvement d’un peu partout. » Bridges avoue qu’il aimerait bien avoir la vision et la vitesse qu’a Bowden avec une rondelle.

« Billy est une grosse boule de talent brut », lance Bowden. « Il peut se créer des occasions à partir de rien du tout. Il est un des joueurs les plus combatifs, physiques et robustes contre lequel j’ai eu à jouer. Il n’y a rien d’agréable à se faire frapper par ce gars-là. » Ses tirs sont tout à fait extraordinaires – d’un seul poignet, il décoche des tirs pouvant atteindre 128 km/h.

Le projet d’avoir le dessus sur le monde s’est métamorphosé au cours des dernières années en projet de mariage, de famille et d’enfants depuis que le duo a simultanément vécu des expériences de transition et des étapes de vie décisives.

Le 1er juillet 2011, Bridges a uni sa vie à celle de l’ancienne gardienne de but de l’équipe nationale féminine Sami Jo Small, elle-même championne olympique. Bowden était son garçon d’honneur.

Lorsque Bowden s’est marié avec sa bien-aimée Shanna, l’année suivante, ce fut au tour de Bridges de prendre la parole. « Il a fait un petit commentaire sur mon côté très terre à terre et sans détour, » se rappelle Bowden. « Ça a été très touchant de l’entendre dévoiler ce qu’il ressentait, puisque nous n’avons plus beaucoup d’occasions de nous flatter l’égo. »

En tant qu’athlètes de haute performance, les joueurs passent autant de temps, sinon plus, avec leurs coéquipiers qu’avec leurs familles, surtout durant une année paralympique. « Lorsque je suis en déplacement, j’ai presque toujours un membre de ma famille qui m’accompagne, ce qui me donne davantage l’impression d’être chez moi, même à l’étranger, » souligne Bowden.

Pour le moment, chacun d’eux a pris du temps à l’extérieur de sa vie professionnelle – Bridges étudie la littérature anglaise à l’Université de Toronto, tandis que Bowden vient de terminer un programme d’études en conception graphique au Collège Georgian à Barrie en Ontario pour se concentrer sur leur prix ultime à titre d’athlète.

L’équipe nationale sur luge du Canada se trouve dans la même situation qu’elle l’était il y a quatre ans à Vancouver – se rendant aux Paralympiques à la suite d’une double conquête de la médaille d’or olympique par les équipes féminine et masculine. L’équipe a conclu les Jeux de 2010 avec une décevante quatrième position; Bowden et Bridges convoitent cette fois une conclusion plus heureuse comme ce fut le cas à Turin.

Pour Brides, concourir pour son pays à côté de son meilleur ami est une occasion qu’il chérit. Les deux sont en quête d’un triplé de médailles d’or non seulement pour leur pays, mais aussi pour eux-mêmes. Remporter les Paralympiques a été extraordinaire, selon Bowden, et le sera encore davantage avec le soutien dont font maintenant preuve les Canadiens à l’endroit des sports pour les handicapés. « J’ai le goût de faire ressentir de la fierté à tous, lance-t-il, je veux sentir à nouveau cette émotion (celle de 2006) avec mes coéquipiers. Je veux partager cette joie avec ma famille ainsi qu’avec Billy. »

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