Championnat mondial junior 2002 de l'IIHF

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le 4 janvier, 2002
avec Marc Habscheid et Mike Kelly

Marc Habscheid
Il y a une explication du fait que cette situation me semble familière. C'est du déjà vu. Je me souviens de ce qui s'est passé en 82 pendant les heures avant notre match final. Une ambiance semblable règne au sein de cette équipe, mais plusieurs choses sont différentes. Nous étions fiers de la chance qui nous était offerte, mais en 1982 ce tournoi n'avait pas l'ampleur qu'il a de nos jours. Nous n'étions pas soumis à toute l'attention et la pression que les joueurs doivent subir aujourd'hui.

Ceci étant dit, nous avons affronté les Tchèques et non les Russes en finale. Nous étions au Minnesota, pas en Europe. Des différences sont évidentes. La clé réside dans la façon dont les joueurs acceptent et vivent le moment. Il faut une soupape pour libérer la pression et c'est drôle de constater comment certains joueurs jouent un rôle à cet égard. Il faisait très froid en 1982 et on nous avait donné des cagoules de ski. Lors de notre réunion d'avant-match et de notre séance de patinage, un de nos joueurs, Todd Strueby, a revêtu sa cagoule avant que notre entraîneur, Dave King, n'entre dans la salle. Dès que Dave l'a vu, il lui a dit « Strueby, retire ça. » Todd lui a répondu, « Comment saviez-vous que c'était moi ? » Cette blague nous a suivis toute la journée. Nous en avons parlé lors du patinage. La blague revenait dans toutes nos conversations. Dave avait un message à nous transmettre, mais cette situation n'avait pas été planifiée. Elle est tout simplement survenue et a servi à atténuer la tension.

De petits incidents du genre surviennent tous les jours avec notre équipe. Les entraîneurs et le personnel organisent et planifient des exercices pour bâtir l'équipe pendant le temps que nous passons ensemble, mais les joueurs prennent les choses en mains, de plusieurs façons, souvent sans s'en rendre compte. Après tout, ces joueurs sont les chefs de file de leur équipe, même un jeune comme Rick Nash. Que se passera-t-il demain, qui fera quelque chose sur la glace ou à l'extérieur de celle-ci ? Le hockey canadien ne laisse presque rien au hasard dans sa préparation pour un match de ce genre, mais il y a des petites choses que vous ne pouvez ni ne devriez contrôler.

Mike Kelly
La situation m'est aussi familière, mais de façon différente de Marc. Mon équipe collégiale a déjà été en position de remporter un championnat national et il y a un certain bourdonnement, une excitation et une nervosité dans les jours et les heures qui précèdent le match. Par contre, une équipe collégiale est formée de joueurs plus âgés et la pression exercée sur eux est bien différente de celle à laquelle sont soumis nos joueurs ici, à Pardubice. Je sais que mes joueurs qui se préparent au championnat national songent aussi aux travaux et aux examens qu'ils ont à rédiger. Les joueurs ici sont des adolescents qui se disputent un championnat mondial. Ils se sont concentrés exclusivement à ce championnat depuis qu'ils se sont présentés au camp, il y a presque un mois de cela. Pour la plupart d'entre eux, ce championnat occupe leurs pensées depuis l'été dernier, lorsqu'ils ont assisté à notre camp d'été. C'est un événement qu'ils visent depuis des années. L'ambiance autour de l'équipe est la même, mais l'intensité est différente.

Je crois que l'expérience que les joueurs ont acquise l'an dernier en se préparant pour le match de la médaille de bronze est inestimable. Il était beaucoup plus difficile de se concentrer sur cette tâche – rapporter une médaille, même si elle n'était pas d'or – que de se préparer à une finale contre les Russes. Les joueurs qui ont vécu l'expérience l'an dernier, qui ont déjà participé à un championnat à d'autres niveaux, que ce soit au championnat des moins de 18 ans ou ailleurs, ont des ressources dans lesquelles ils peuvent puiser.

À certains égards, la tâche des entraîneurs est plus facile. Stan, Marc et moi travaillons fort. Nous avons des choses à organiser, du travail à faire. Nous n'avons pas le temps de nous arrêter à cette situation. Je pense néanmoins à ma situation personnelle. Mon équipe junior à North Bay a été vendue depuis que je suis ici. La ligue doit approuver la transaction, mais je n'ai même pas rencontré les acheteurs de l'équipe dont les plans, à l'heure actuelle, sont de déménager l'équipe au Michigan. Je ne connais rien de mon avenir en ce moment. Comme pour plusieurs joueurs, c'est peut-être mon dernier match avec le programme junior de l'ACH. Je n'ai pas pu passer les deux derniers Noël avec ma femme et mes enfants; c'est déjà assez difficile d'être loin d'eux à cause du travail que je fais avec l'équipe de North Bay. Est-ce que j'aimerais être entraîneur à nouveau avec ce programme, avec les moins de 18 ans ou encore avec l'équipe junior ? Je me considère très chanceux d'avoir côtoyer ces joueurs au cours des dernières années. J'ai pris part au programme d'excellence afin de me perfectionner en tant qu'entraîneur. Je n'ai vraiment pas songé à y participer pour faire avancer ma carrière, établir des contacts ou me faire une réputation. Si je ne reviens pas, l'occasion aura tout de même été fantastique et l'apprentissage excellent. Je crois que je suis devenu un meilleur entraîneur. Gagner l'or serait incroyable, mais cela ne voudrait pas dire que mon apprentissage est terminé. Ce serait simplement une belle façon de mettre fin à ce chapitre.

 

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André Brin Director, Communications | Directeur, communications