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Capitaine Canada
Paul Edmonds
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17 juin 2018

Avec 13 participations et six plus hautes marches du podium, personne n’a représenté le Canada sur la scène internationale comme Ryan Smyth

Ryan Smyth décrit sa carrière comme « un voyage ».

Bien que les quêtes particulières ne soient jamais fondées sur une intention extraordinaire, la sienne s’est transformée en une aventure sans précédent au hockey canadien remplie d’amitiés, de souvenirs et de championnats.

Au fil du temps, le Canada a produit d’innombrables hockeyeurs talentueux et doués, mais Smyth est unique, il est le synonyme du hockey canadien, et il incarne ce que représente un joueur de ce pays.

« C’est un chef de file », a affirmé Bob Nicholson, ancien président de Hockey Canada et actuel chef de la direction et vice-président du Oilers Entertainment Group. « Il était un joueur courageux qui n’avait pas froid aux yeux. Lorsque vous parlez du hockey canadien dans un contexte international, des noms comme Henderson et Gretzky viennent à l’esprit, mais celui de Ryan Smyth est aussi mentionné.

Il jouait avec cran, n’écopait pas de punitions et avait la rugosité canadienne. Il a fait plus pour le Canada que tout autre joueur au Canada. »

Smyth a joué dans la Ligue nationale de hockey pendant 18 saisons, la majorité d’entre elles avec les Oilers d’Edmonton, mais il a également porté les couleurs de Colorado, des Islanders de New York et de Los Angeles. Au total, il a pris part à 1 270 matchs et accumulé 386 buts et 842 points.

Et bien qu’il n’ait jamais soulevé la coupe Stanley au cours de sa carrière, ses Oilers ont accédé à la finale pour la coupe Stanley en 2006 où ils ont subi une défaite crève-cœur de 3-1 aux mains des Hurricanes de la Caroline lors du septième match.

Mais c’est l’aréna international qui était un endroit privilégié pour Smyth. Il a représenté le Canada la première fois à l’âge de 18 ans lors du Championnat mondial junior 1995 de l’IIHF à Red Deer, Alberta.

Ce tournoi, où le Canada a remporté sa troisième médaille d’or consécutive (devenant la première équipe à obtenir une fiche parfaite de 7-0), a marqué le point de départ d’un parcours incroyable pour Smyth avec l’équipe en rouge et blanc.

« Je me souviens très bien de ce tournoi », dit-il. « C’était spécial, car j’y ai endossé le chandail orné de la feuille d’érable, c’était au Canada, je représentais mon pays, et nous savions très bien que les autres pays allaient tout donner, surtout contre le Canada. Ce fut très intense et très vivifiant. »

Au cours d’une brillante carrière internationale, Smyth a représenté le Canada dans 89 matchs – un record – en 15 ans. Il a accumulé 23 buts et 47 points tout en devenant le seul joueur à remporter six médailles d’or lors de compétitions comme les Jeux olympiques d’hiver, la Coupe du monde, le Championnat mondial de l’IIHF (à deux reprises), le Mondial junior et la Coupe Spengler.

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« Quand votre première expérience est un succès, vous voulez en vivre d’autres », dit-il. « Mais ce n’était pas tout. Je suis passionné par le fait de jouer et j’adore le jeu, mais lorsque vous connaissez des moments de succès, vous voulez revivre ça. C’était difficile de dire non [à Hockey Canada] parce que j’avais eu de très belles expériences tout au long de mon parcours. »

En janvier, l’homme de 42 ans a été nommé à l’Ordre du hockey au Canada, un honneur qu’il partage avec un groupe de 21 personnes triées sur le volet, y compris la cuvée de cette année qui comprend également la pionnière du hockey féminin, Danielle Goyette, et l’entraîneur-chef des Maple Leafs de Toronto, Mike Babcock.

« C’est très important pour moi », dit Smyth à propos du prix. « Je suis vraiment touché. Être reconnu aux côtés de Mario [Lemieux], Wayne [Gretzky], Cassie [Campbell-Pascall] et Bob [Nicholson], des gens qui ont tracé la voie pour plusieurs d’entre nous, et avoir fait partie de tant de grandes équipes est un honneur. »

Le dévouement de Smyth envers le hockey canadien et la passion et la conviction avec lesquelles il a joué lors de tous ces événements internationaux étaient évidentes dès le début, mais elles ont augmenté tout comme son engagement envers la participation annuelle continue du Canada au championnat mondial.

Il a pris part au tournoi sept années de suite de 1999 à 2005 et il a été capitaine de la formation pour un nombre record de six fois pendant ces sept années ce qui lui a valu le surnom de « Capitaine Canada », surnom qui, il se souvient, lui a été respectueusement attribué au début des années 2000 par le journaliste du hockey canadien, Pierre Lebrun.

Selon des informations non confirmées, le dévouement de Smyth envers Équipe Canada une fois sa saison de la LNH terminée était tel qu’il a même accepté de jouer pour le Canada alors qu’il était blessé. La plupart des joueurs refuseraient pareille invitation après leur saison dans la LNH dans de telles circonstances.

Mais pas Smyth.

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« Chaque fois que Hockey Canada a fait appel à lui, il a répondu présent », dit Nicholson. « Il était notre homme de toutes les situations. Il a vraiment représenté le Canada. »

Pour Smyth, qui a pris sa retraite de la LNH en 2014 et qui est maintenant copropriétaire et président des Saints de Spruce Grove de la Ligue de hockey junior de l’Alberta, jouer pour le Canada, en apparence annuellement au Mondial, n’était pas seulement un devoir envers son pays, mais aussi l’occasion de continuer à jouer avant la pause estivale.

Cela lui a aussi permis de se forger des amitiés et des liens qu’il n’aurait pu forger dans la LNH.

« Nous devrions être en train de jouer à cette période de l’année de toute façon », dit-il. « Et ce n’était pas seulement une façon de représenter mon pays, mais aussi une façon d’apprendre à connaître beaucoup d’autres grands joueurs de la ligue. »

Un de ces joueurs était le gardien de but des Panthers de la Floride, Roberto Luongo, qui a joué avec Smyth au sein de quatre équipes canadiennes au Championnat mondial de l’IIHF. Ils ont tissé une relation solide lors de ces tournois et celle-ci s’est transformée en une profonde amitié qui perdure.

« Sans aucun doute », dit Smyth qui habite Edmonton à temps plein. « Nous sommes allés à des mariages ensemble; tu développes d’abord des liens comme coéquipiers, mais cela devient ensuite une amitié avec laquelle tu peux aller de l’avant. »

Avec un si grand nombre de précieux souvenirs, d’innombrables faits saillants et une collection de médailles d’or qui témoignent de son succès international, Smyth admet qu’il est difficile d’en choisir un.

Cependant, pressé de faire un choix, il se remémore un événement parmi les nombreux où il a porté le chandail canadien.

« Le choix évident est les Olympiques de 2002 », dit-il. « Battre les États-Unis aux États-Unis (Salt Lake City) est sans doute le point culminant.

« Mais je me souviens aussi de quelques championnats mondiaux et de la Coupe Spengler 2012. C’est le plus vieux tournoi au monde. Il dure une semaine, et l’ambiance à Davos était électrique et toute ma famille était là pour partager l’expérience avec moi. »

Pour Smyth, le hockey a été un voyage incroyable. Mais ce fut aussi très valorisant, pour lui et son pays.